Les chevaux sont des animaux grégaires de
nature, à l’état sauvage, ils vivent en groupes de 8 à 12 : les hardes. Le chef
de la harde est un étalon, il est prêt à se battre pour protéger les juments et les
poulains de la harde. Quand le groupe se déplace, cest une vieille jument
expérimentée qui prend les grandes décisions et guide le troupeau vers les bons
pâturages. Au cur dun troupeau de chevaux en liberté,
linstinct grégaire prend le dessus. Chaque cheval répond à son instinct de
survie, qui lui commande de se mêler dans la harde. Il se plie aux règles du groupe pour
ne pas être chassé, car lexclusion est pour lui synonyme de danger. Cest
quand il est séparé du troupeau, écarté, quil risque de devenir la proie
dun prédateur. Certains chevaux sont redoutés par les autres ce sont ceux qui
dominent, on les appelle les dominants. Dautres se montrent au contraire conciliant
envers tous leurs congénères et sempressent de rentrer dans le rang à la moindre
menace. Lunion de la harde est constamment consolidée par des
échanges vocaux et des contacts physiques. Les chevaux communiquent entre eux par des
hennissements, des renâclements plus ou moins amicaux. Ces signes, accompagnés
dattitudes précises, définissent la place de chacun dans le groupe. Ainsi au sein
du troupeau, chacun reconnaît la voix et lodeur de tous les autres. Cela permet de
déceler aussitôt un individu extérieur à la harde. Chacun sait qui le domine et qui il
domine. Et certains chevaux semblent bien sentendre et se rapprochent volontiers.
Dautres à linverse se tiennent à distance et s'écartent
Pour sexprimer, le cheval adopte différentes attitudes.
Quand ses oreilles se dressent, cest que le cheval est attentif et curieux.
Lil du cheval est aussi très révélateur : grand ouvert, il symbolise
la franchise ; petit, il est signe dentêtement ; fermé, il exprime la
crainte dun mauvais traitement. Un cheval qui gambade et se roule par terre est un
cheval heureux ! Toute les attitudes du cheval saccompagnent de
hennissements, qui peuvent traduire la joie, la colère ou la peur.
La saison des amours chez
les chevaux:
Cest au printemps que débute
la période des amours. Dès que les jours commencent à
sallonger, la lumière stimule la sécrétion de certaines hormones, tant chez le
mâle que chez la femelle, et les prépare à la reproduction. Lorsque les juments sont
prêtes pour laccouplement, elles émettent des phéromones, dont lodeur se
dégage principalement au niveau des flancs et de la croupe. Létalon peut percevoir
ces odeurs à plus dun kilomètre de distance. Quand il sent une jument en chaleur,
il commence à lui faire la cour. Létalon lève la tête, dilate les naseaux, pointe les oreilles
et hume lair. Lencolure arquée, secouant la tête et portant la queue en
panache, il sapproche de la jument. Il peut lencercler et la suivre en
couinant et en émettant de petits hennissements. Il renifle et mordille ses flancs et sa
croupe. Un étalon sait quil faut toujours approcher une jument latéralement pour
éviter les éventuels coups de pied. Si elle est prête à accepter le mâle, la jument
peut être saillie plusieurs fois au cours de ses chaleurs avant dêtre pleine. La
durée de la gestation est de onze mois. Lorsquun jeune entier approche du troupeau, létalon le
menace dabord en chargeant. Si lintrus ne se laisse pas intimider, le combat
est inévitable. Les combats entre étalons sont surprenants. Au départ, les
étalons s’observent, se grandissent et se menacent de coups de sabots. Alors, le
plus impressionnant chasse l’autre. Parfois, un vrai combat s’engage entre
étalons : dressés sur leurs membres postérieurs, ils essaient de mordre
l’adversaire à la gorge ou à un antérieur. A l’issue du combat, le plus faible,
vaincu, s’enfuit. Le vainqueur s’empare alors de la jument ou prend la tête de
la harde. En général,
lun des combattants constate la suprématie de lautre. Il renonce et se
retire. Les deux chevaux sont quittes pour quelques blessures plus ou moins sérieuses.
Mais il arrive que lun deux meure des suites du combat.
L'instinct maternel:
Avant même les premières contractions, linstinct maternel
semble dire à la jument ce quelle doit faire pour protéger son poulain. Elle
cherche à sisoler et peut retarder la mise bas tant que les circonstances ne lui
paraissent pas convenir à la sécurité se son petit. Pendant toute les phases de la naissance, la
jument connaît les gestes qui assurent la survie du poulain : couper le cordon,
lécher le poulain pour le réchauffer et pour stimuler sa circulation sanguine. Dés quelle le peut, elle se relève et
incite son poulain à en faire autant pour prendre sa première tétée.
L’échange d’odeurs et de sensations pendant les premières heures de vie du
poulain assure l’attachement entre la mère et son petit. Le poulain se tient sur ses jambes encore toutes délicates quelques
heures après sa naissance. Sil vit en liberté avec sa mère, celle-ci va
l'encourager très rapidement à laccompagner au galop. Cest le premier
apprentissage du poulain pour sa survie. Lors des premiers galops, il reste collé au
flanc de sa mère. La jument se place toujours entre la menace et son protégé. Lorsque
le danger ne permet pas de fuite, la jument fait face, son poulain derrière elle ou
contre elle au niveau des hanches. Une jument qui sens si son poulain est menacé se
montre très combative. Elle attaque à coup de dent et de sabots. Plutôt que de laisser
toucher à un crin de son petit, elle se fera tuer sur place. Peu à peu, le poulain acquiert de
lautonomie. Il décrit autour de sa mère des cercles de plus en plus grands pour
explorer le monde. Passé les premiers mois, il gambade assez librement, joue avec
dautres poulains et visite systématiquement son environnement. Sa mère le
surveille constamment et reste en contact avec lui par divers échanges sonores. Dès
quil séloigne trop ou sexpose à un danger, elle le rappelle à
lordre par des hennissement impérieux. La distance tolérée évolue avec
lâge du poulain, mais la jument a toujours très peur dêtre séparée de son
petit.
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